Briord (01), Rue de Saint-Didier, Un quartier de l'agglomération antique
Résumé
L’opération réalisée en 2021 entre les numéros 220 et 251 et à l’angle de la rue de Saint-Didier à Briord (Ain, 01) en amont du projet d’aménagement d’une maison individuelle a permis de documenter l’évolution d’un secteur de l’agglomération antique de Briord en rive droite du Rhône. La surface de l’assiette du projet, d’environ 2070 m2, se situe non loin du centre du village actuel et à une centaine de mètres à l’est de l’opération de diagnostic du Cimetière (Le Saint Quinio 2019). Cette opération et celle de la rue de Saint-Didier (Le Saint-Quinio 2021) avaient permis de suivre le tracé d’un axe viaire correspondant à une rue de l’agglomération antique autour de laquelle se développent des ensembles bâtis. C’est cette même voirie qui a pu être documentée au cours de la fouille dans ses différents états qui s’échelonnent de la première moitié du Ier siècle de notre ère à la fin du IIIe siècle, et ce, de manière synchrone avec le reste du site. La rue structure le quartier dès les premiers temps de l’occupation et sert d’appui au tracé de parcelles qui seront fossilisées par des vestiges bâtis au cours de l’évolution du secteur. Outre la voirie qui constitue un ensemble à part entière (parcelle C), une première parcelle a ainsi été reconnue à l’ouest (parcelle K). À l’est, quatre de ces délimitations ont été reconnues (L, M, N, E). En fonction des périodes, ces différents découpages accueillent des vestiges bâtis qui relèvent de différentes réalités de l’occupation du quartier et pouvant se classer en deux principales catégories. La première, illustrée par les parcelles K et N, concerne les activités économiques en lien avec différents artisanats dont le principal aspect se rapporte à la métallurgie et de manière plus secondaire à la céramique et au tissage. La seconde catégorie relève du domaine public où l’entretien de la voirie peut être évoqué ici, mais dont l’exemple le plus parlant concerne la réalisation de deux ensembles thermaux à des époques et sur des parcelles différentes (L et M). Pour finir, une parcelle (E) semble avoir été volontairement laissée sans aménagements importants durant toute la durée d’occupation des lieux. Pour rappel, différents états ont été créés afin de retranscrire les grandes phases d’occupation du quartier. Le premier état (état 1), défini une chronologie qui s’étend de la période augusto-tibérienne au milieu du Ier siècle. Celui-ci laisse place à la deuxième phase (état 2) qui semble démarrer sous Claude et couvre principalement la seconde moitié du Ier siècle. Un sous état (2b) a également été créé afin d’intégrer des remaniements intervenus au cours de cette période qui prend fin au cours de l’époque flavienne. La troisième période (état 3) couvre principalement la période antonine aux alentours du IIe siècle ; un sous état 3b concerne les vestiges attribuables à la fin de cette période. La quatrième période est quant à elle centrée sur le IIIe siècle de notre ère et correspond aux ultimes phases de fréquentation du site (état 4) ; cette dernière est marquée par une dernière série de restructurations au sein de certains ensembles dans la première moitié de ce siècle (état 4a) avant que l’abandon ne soit effectif à partir du milieu du IIIe siècle (état 4b). La cinquième phase (état 5) regroupe les éléments assimilables au IVe siècle. La sixième phase concerne les vestiges modernes et contemporains (état 6).