Recherches participatives, innovation ouverte et science ouverte
Résumé
Dans un projet de recherches participatives, des contributeurs non-scientifiques, dont le nombre peut être important, vont intervenir à une ou plusieurs étapes du processus de recherche. La communauté de participants ainsi formée est également hétérogène, tant du point de vue de la rigueur d’exécution des protocoles et des tâches qui leurs sont confiés, que dans leur investissement en temps et sur la durée du projet. La prise en compte de l’implication de ces non-scientifiques dans un tel projet nécessite donc de l’anticipation afin de s’assurer de la fiabilité des données produites ainsi que de la qualité des résultats scientifiques obtenus dans ce contexte.
Dans le cadre de ses travaux, le collège Données de la recherche du Comité pour la science ouverte a réalisé une enquête sur les pratiques des chercheurs et des services d’accompagnement, relatives à la production ou l'utilisation de données ouvertes dans le contexte des recherches participatives. L’accent a été mis sur la qualité des données et métadonnées obtenues dans cette démarche, relevant tout autant de la science ouverte que de l'open innovation. Cette enquête s’adressait à toute personne impliquée dans une activité de recherches participatives, quelques soient ses fonctions (chercheur, ingénieur, doctorant, technicien, service de soutien, membre d’une association,…), issue du secteur public, privé ou associatif (y compris les associations professionnelles, de malades ou de victimes).
Cette enquête a été menée en ligne du 28 novembre 2021 au 30 janvier 2022, et a rassemblé 359 réponses complètes, dont 24,5% des répondants ont déjà organisé un tel type de projet. Parmi ces derniers, 96,4% souhaitent renouveler l’expérience, alors que 44,1% des autres répondants envisagent d’organiser leur premier projet de recherches participatives. Ceci démontre un réel intérêt pour ce sujet, mais dont la mise en œuvre nécessite des dispositions/mesures particulières que l'enquête a permis d'identifier.
Principales conclusions : parmi les répondants qui ont organisé un projet de recherches participatives, 30,7 % déclarent avoir utilisé un plan de gestion de données ; 55,2 % déclarent avoir eu une stratégie préalable pour assurer la qualité des données, 60,5% a posteriori, et 27,9% seulement pour assurer la qualité des métadonnées. La formation des participants (non scientifiques) durant le projet est l’élément qui ressort comme étant le plus important et fréquemment cité. Des scores de confiance dynamique permettent d’identifier les participants défaillants (recoupement avec d’autres participants ou un expert).
Bénéfices sur les données : les répondants ont déclaré que les démarches de recherches participatives apportent des bénéfices sur leurs données tels que : augmentation de la quantité de données et plus large variété géographique de données, sociologique et des conditions expérimentales. Certains répondants mentionnent que ces démarches participatives permettent de collecter des données difficilement accessibles autrement.
Ouverture des données, dissémination des résultats et communication : si 30,9 % des répondants affirment ouvrir leurs données systématiquement ou souvent et 25,1 % parfois, aucune différence notable n’a été constatée entre les répondants ayant déjà organisé un projet de recherches participatives et les autres au regard de l’ouverture de leurs données de recherche. Il a été constaté un faible recours aux licences pour la diffusion.
L’utilisation de licences associées aux jeux de données n’est pas systématique. Les précautions prises lors de l’ouverture de leurs données consistent principalement à les accompagner de notices explicatives de différentes natures : description des conditions d’acquisition, des protocoles, du contexte, des traitements appliqués aux données, et de la méthodologie. A noter que deux répondants ont mentionné l’utilisation de chartes d’utilisation des données.
Parmi l’ensemble des répondants, 63,5 % déclarent avoir une stratégie de communication des résultats de leurs activités vers le grand public ou une démarche de médiation scientifique.
Méthodologie – profil des répondants : les cibles de ce questionnaire étaient constituées de tous les acteurs du processus de recherche potentiellement impliqués dans un projet de recherches participatives, y compris le secteur associatif et le secteur privé (open innovation, recherche partenariale). Le terme « qualité » n’a pas été défini volontairement afin de permettre l’appréciation individuelle au regard de la spécificité disciplinaire éventuelle. Seules les réponses complètes ont été analysées (359 réponses complètes pour 630 engagements). Les répondants sont issus très majoritairement d’établissements publics (92,5 %), bien que quelques réponses d’associations (5,3 %) et d’entreprises (2,2 %) aient été collectées. La répartition disciplinaire déclarée permet d’obtenir des réponses issues de tous les champs disciplinaires, avec une prévalence des groupes CNU 10 (Biologie, biochimie, physiologie, neurosciences, écologie) et 9 (mécanique, génie informatique, automatique, traitement du signal, génie électrique, électronique, photoniques). Parmi les répondants, 88 ont déjà organisé un projet de recherches participatives et 71 d’entre eux ont indiqué un groupe CNU de rattachement (avec au moins une réponse par groupe CNU). Près de la moitié est issue des groupes 4 (psychologie, sociologie, histoire, géographie, urbanisme, ethnologie, philosophie, architecture) et 10.
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