Susceptibilités génétiques et expositions professionnelles
Résumé
Le concept de susceptibilité génétique au cancer n’est pas nouveau. Denombreux exemples ont montré que la transmission héréditaire de certainesmutations était associée à un très haut risque de cancers tels que le rétinoblastome,le syndrome de Li-Frauméni, la polypose adénomateuse ou certainscancers du sein. Cependant, ces mutations sont très rares dans la populationgénérale et leur contribution à l’incidence des cancers est faible. Par ailleurs,on sait qu’un grand nombre de cancers sont dus à des facteurs environnementaux.De nombreuses études épidémiologiques ont montré le rôle des expositionsprofessionnelles (hydrocarbures aromatiques polycycliques, amiante,amines aromatiques, benzène, chlorure de vinyle{) dans le développement decancers. La plupart de ces substances n’ont pas d’effet cancérogène direct, c’estau cours des étapes de leur métabolisme qu’apparaissent des métabolitesréactifs susceptibles de léser l’ADN. Certains gènes codant les enzymes impliquéesdans le métabolisme des xénobiotiques (EMX) sont polymorphes. Cespolymorphismes peuvent être associés à des activités enzymatiques variables.Des études épidémiologiques ont recherché l’association entre ces polymorphismeset certains cancers.Les interactions entre facteurs génétiques et environnementaux constituentun axe de recherche en plein essor. Dans ce domaine, la majorité des étudesépidémiologiques sur le cancer ont porté sur les polymorphismes des gènescodant des EMX. Il est possible que d’autres gènes soient impliqués dans lasusceptibilité au cancer (par exemple ceux qui interviennent dans la réparationde l’ADN, la transduction du signal et la régulation du cycle cellulaire).Cependant, les variants de ces gènes ont fait l’objet de très peu d’étudesjusqu’à ce jour.Certaines pathologies allergiques comme l’asthme ont une composante génétiquequi a été suggérée par les études familiales et les études de jumeaux. Desrecherches sont actuellement en cours pour mettre en évidence les gènes,probablement nombreux, qui sont concernés. Jusqu’à présent, les études génétiquesont principalement concerné les gènes impliqués dans la réponse immunitaireet les processus inflammatoires, alors que les gènes des EMX n’ontfait l’objet que de peu d’études. L’asthme et ses phénotypes intermédiairesassociés, hyperréactivité bronchique et atopie, résultent vraisemblablementdes interactions de multiples facteurs génétiques et environnementaux. Ilexiste encore peu d’études ayant recherché ces interactions. (...)
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