Suicide : autopsie psychologique, outil de recherche en prévention - LARA - Libre accès aux rapports scientifiques et techniques
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2005

Suicide : autopsie psychologique, outil de recherche en prévention

Résumé

Le suicide constitue un problème majeur de santé publique. Il traduit uncomportement autodestructeur qui est l’aboutissement d’une situation decrise, souvent insuffisamment perçue par l’entourage et le corps médical. Ilconcerne toutes les catégories d’âge et les deux sexes. Les tentatives desuicide sont quant à elles au moins 10 fois plus fréquentes que les suicidesaboutis et sont des gestes souvent réitérés.Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, environ unmillion de personnes meurent par suicide chaque année dans le monde et lephénomène ne cesse globalement d’augmenter. Ce fléau touche tous les pays,à des degrés divers. Les taux de suicide varient pour le sexe masculin de0,5/100 000 à la Jamaïque à 75,6 en Lituanie et pour le sexe féminin de 0,2 àla Jamaïque à 16,8 au Sri Lanka.3En France, on estime à près de 11 000 le nombre de suicides par an. Ilreprésente environ 2 % des décès annuels et se situe dans une moyenne hautepar rapport aux autres pays européens. C’est la deuxième cause de mortalitéchez les 15-44 ans après les accidents de la circulation et la première chez les30-39 ans. Bien que la part du suicide diminue ensuite sensiblement avecl’âge, le nombre de décès par suicide est quant à lui fortement accru ; les tauxde suicides aboutis sont six fois plus élevés dans la population âgée de plus de85 ans par comparaison aux 15-24 ans. En 1999, dernière année pour laquellela prévalence est connue, les taux en population générale étaient de26,1/100 000 pour les hommes et 9,4 pour les femmes. Par ailleurs, il existede fortes disparités géographiques, avec une accentuation de la prévalence dusuicide dans les régions situées au nord-ouest de l’hexagone.C’est à partir des données de mortalité que l’on peut évaluer la situation d’unpays par rapport aux autres pays de la communauté internationale en matièrede suicide ou mettre en évidence le poids du suicide dans les causes de décèsdans certaines catégories de la population, par exemple les adolescents. A cetitre, l’élaboration des données statistiques concernant la population décédéepar suicide nécessite la prise en considération des causes médicales du décèstelles qu’elles sont reportées sur les certificats de décès. L’éventualité del’absence de mention explicite de suicide peut résulter en une sousestimationde la prévalence des décès par suicide. Des enquêtes ponctuellesauprès d’instituts médico-légaux et par le CépiDC de l’Inserm ont évalué à20 % la « sous-déclaration » de suicides en France pour l’année 1998.(...)
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Dates et versions

hal-01570668 , version 1 (31-07-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01570668 , version 1

Citer

Agnès Batt, Frank Bellivier, Benoît Delatte, Odile Spreux-Varoquaux. Suicide : autopsie psychologique, outil de recherche en prévention. [Rapport de recherche] Institut national de la santé et de la recherche médicale(INSERM). 2005, 199 p., graphiques, tableaux, figures. ⟨hal-01570668⟩
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