Saturnisme : quelles stratégies de dépistage chez l'enfant ?
Résumé
À la fin des années 1980, l’intoxication saturnine a émergé en France non plusseulement sous forme de cas isolés d’intoxication aiguë, mais comme uneforme pernicieuse d’atteinte chronique, souvent cliniquement latente, quidevait faire l’objet d’une préoccupation spécifique de la part des autorités sanitaires.En effet, lié à un toxique largement répandu dans l’environnement, aux effetscliniques difficilement décelables et à un détriment sanitaire prolongé très audelàde la soustraction à l’exposition, le saturnisme infantile présente dessingularités à prendre en compte dans toute démarche visant à en réduire lafréquence et les effets.Les sources de plomb sont multiples (peintures anciennes, effluents industriels,eau…), et leur accessibilité variable, d’où une grande diversité des processusd’exposition et d’intoxication du jeune enfant et du très jeune enfant. Ceux-cisont particulièrement sensibles aux effets neurotoxiques du fait de leur organismeen développement.De plus, les ressources thérapeutiques disponibles ne prétendent pas à la guérisonmais à l’évitement des formes les plus aiguës.Enfin, et ce n’est pas la moindre caractéristique, le saturnisme infantile estapparu – en raison des facteurs de risque mis en évidence – comme une pathologieatteignant de manière quasi exclusive les groupes sociaux les plus pauvreset se cumulant aux autres facteurs d’inégalités sociales de santé, et plus généralementde logement, d’accès aux droits et d’éducation.L’ensemble de ces particularités fait que le dépistage de l’intoxication saturninedu jeune enfant relève d’une démarche active des acteurs médicosociaux,et qui doit nécessairement être associée à une action coordonnée sur les sourcestoxiques en cause et à la suppression de l’exposition des enfants(...)
Domaines
Santé publique et épidémiologieOrigine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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