Transplantation d'organes : quelles voies de recherche ?
Résumé
Malgré des progrès indéniables, la transplantation d’organes est confrontée à des obstacles récurrents. D’un point de vue médical, le principal obstacle est représenté par le système immunitaire du receveur qui met en place et coordonne un ensemble de mécanismes visant à détruire le greffon allogénique reconnucomme du non-soi. Si la réponse immune joue un rôle capital dans le rejet ou l’acceptation du greffon, de multiples mécanismes cellulaires et moléculaires conditionnent le devenir du greffon (annexe 2).Pour contrôler les différentes formes de rejet, un large panel d’immunosuppresseurs a été développé depuis 40 ans. Conjugué à l’optimisation des techniques chirurgicales et des méthodes de conservation, le traitement par immunosuppresseurs a permis d’augmenter considérablement la survie des greffons.Les immunosuppresseurs présentent néanmoins de nombreux inconvénients. L’étendue de la distribution tissulaire de leurs cibles de même que leur nature moléculaire sont à l’origine d’effets iatrogènes majeurs. L’immunosuppression généralisée altère les mécanismes d’immunosurveillance, augmentant la fréquence des infections et des cancers ainsi que la morbidité qui leur est associée. Les traitements immunosuppresseurs, efficaces pour lutter contre le rejet aigu, ont peu d’effet sur le rejet chronique. Face à ces limitations, la communauté scientifique tente de développer des stratégies visant à induire une tolérance vis-à-vis du greffon c’est-à-dire un état d’hyporéponse immunologique spécifique des alloantigènes. La majorité des approches reposent sur un concept commun : détourner les mécanismes de tolérance au soi de leur fonction première.
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