Henri Ciriani in the field of History : from an architectural morality to the daily's aesthetics
Henri Ciriani dans le champ de l'Histoire : d'une morale architecturale à l'esthétique du quotidien
Résumé
Henri Édouard Ciriani (1936-), quickly embraced a career in architecture after obtaining his degree from the Universidad Nacional de Ingéniera in Lima. He was employed by the Ministry of Public Works and carried out housing projects in the capital. In 1964, he arrived in Paris: the lessons of Le Corbusier, the influence of the Tendenza, and the contributions of building industrialization gave rise to a new architectural discourse that placed functional concordance between structure and space at the core of an ethical and aesthetic approach, applicable to affordable housing. This requirement made Ciriani a prominent figure in French architecture from the 1970s to the 2000s. He initially worked for André Gomis and in 1968, he joined the Atelier d'Urbanisme et d'architecture. He also taught in the new Pedagogical Units: at UP7 from 1969 and UP8 from 1977 to 2002.His significance in the history of architecture is due as much to his reflections on housing and urban planning as to his participation in public commissions and both French and international competitions, with the Archaeological Museum of Arles and the Historial de la Grande Guerre in Péronne standing out as masterpieces. When it comes to social housing, he conceived his designs as places for interaction between residents and users, with his approach based on the capacity of architecture to move citizens. His works, including Marne-la-Vallée and the Cour d'angle in Saint-Denis, are not mere showcases of architectural prowess; every element is tailored to the needs and aspirations of the users. Ciriani elevates the program by infusing it with the emotions evoked by the use of transparency, color, and the simplicity of materials, as championed by Le Corbusier.The remarkable consistency in his body of work is characterized by elements that remain unchanged, reflecting a pursuit of functional and expressive spatiality. The thesis will encompass both realized buildings and proposals that remained in the project stage. In a process that could be likened to genetic methodology, we will attempt to show how the circumstances of conception explain the technical and spatial structure of the built object. Ciriani's work can be seen as a case of microhistory that sheds light on architectural production during his era. This study aims to provide the critical analysis needed to fully place Ciriani's work within the realm of history.The thesis project is part of an ongoing effort to write the history of architecture from the 1970s to the 2000s. Most architects of this generation are still alive, so the relationship with oral sources is crucial. The history of lives has become part of the scholarly world with ethnology and sociology. The value of a monograph lies in creating connections between subjects and the chronology of events, serving as a link between a retrospective and prospective logic, especially in the case of figures like Ciriani who were representative of their time.Enriching the history of art using various scientific research methods should be the challenge of a monograph. Sociological inquiry can be combined with architectural studies. This approach allows for a reevaluation of Ciriani's projects from a social perspective, taking into account the opinions of users, collaborators, and students. These domains - history of architecture, sociology, and history - become tools to connect the events of the past and their interpretation by the researcher, who must contextualize Ciriani's work while also studying the material sources. The objective of this thesis is to trace and validate the process that integrates architecture from the 1970s to the 2000s into the corpus of art history, even the history of heritage.
Henri Édouard Ciriani (1936-), embrasse rapidement la carrière d'architecte, dès l'obtention de son diplôme à la Universidad Nacional de Ingéniera à Lima. Il est employé par le ministère des Travaux publics et réalise des logements dans la capitale. En 1964, il arrive à Paris : les leçons de Le Corbusier, l'influence de la Tendenza et les apports de l'industrialisation du bâtiment, donnent vie à un nouveau discours architectural, qui place la concordance fonctionnelle entre structure et espace au cœur d'une démarche éthique et esthétique, applicable à l'habitat populaire. Cette exigence fait de Ciriani un acteur de premier plan de l'architecture des années 1970-2000 en France. Il travaille d'abord chez André Gomis, et en 1968, il rentre à l'Atelier d'Urbanisme et d'architecture. Il enseigne aussi dans les nouvelles Unités Pédagogiques : à l'UP7, de 1969 et à l'UP8, 1977-2002.Son importance pour l'histoire de l'architecture tient autant à sa réflexion sur le logement et l'urbanisme qu'à sa participation à la commande publique et aux concours, français et internationaux, dont le Musée archéologique d'Arles et l'Historial de la Grande Guerre à Péronne restent les chefs-d'œuvre. Quant aux logements sociaux, il conçoit ses réalisations comme des lieux de rencontre entre habitants et usagers, sa démarche reposant sur la capacité de l'architecture à émouvoir les citoyens. Ses réalisations, dont Marne-la-Vallée et la Cour d'angle à Saint-Denis, ne sont pas pour autant les morceaux de bravoure : chaque élément est paramétré aux besoins et aspirations des usagers. Ciriani ennoblit le programme y insufflant une émotion que suscite le maniement des transparences, des couleurs et de cette pauvreté des matières chères à Le Corbusier.La grande homogénéité de son œuvre est signée par des éléments qui persistent inchangés, où se note la recherche de spatialité fonctionnelle et expressive. Le corpus qu'appréhendera la thèse se compose alors de bâtiments réalisés, mais aussi de propositions restées à l'état de projet. Dans une démarche qui pourrait relever de la méthode génétique, on tentera de montrer comment les circonstances de conception expliquent la structure technique et spatiale de l'objet bâti. L'œuvre de Ciriani peut être considérée comme un cas de microstoria qui éclaire la production architecturale de son époque. Cette étude ambitionne de construire le recul critique qui fasse pleinement entrer l'œuvre Ciriani dans le champ de l'histoire.Le projet de thèse s'inscrit dans une dynamique d'écriture de l'histoire de l'architecture des années 1970-2000. Les architectes de cette génération sont pour la plupart en vie, aussi le rapport à la source orale est-il déterminant. L'histoire des vies est rentrée dans l'univers savant avec l'ethnologie et la sociologie. L'intérêt d'une monographie est celui de créer des connections entre les sujets et la chronologie des épisodes, être un lien entre une logique à la fois rétrospective et prospective, surtout dans le cas des figures représentatives pour leur temps, tel que Ciriani.Enrichir l'histoire de l'art en utilisant différentes méthodes d'étude scientifiques, tel doit être le défi d'une monographie. L'enquête sociologique peut s'associer à l'écriture d'une étude d'architecture. L'usage de ce procédé permet de revoir les projets de Ciriani à travers un regard social, qui tient compte de l'avis de ses usagers, de ses collaborateurs et de ses élèves. Ces domaines, histoire de l'architecture, sociologie et histoire, deviennent les outils de connexion entre les faits du passé et de leur lecture par le chercheur, qui doit mettre en perspective le travail de Ciriani, sans oublier l'étude des sources matérielles. L'objectif de cette thèse est celui de suivre et attester le processus qui porte l'architecture des années 1970-2000 à s'inscrire dans les corpus de l'histoire de l'art, voire de l'histoire du patrimoine.
Domaines
Art et histoire de l'art
Origine : Version validée par le jury (STAR)