La campagne AMARYLLIS-AMAGAS résulte de la fusion de deux projets complémentaires de recherche, AMARYLLIS et AMAGAS. Ces projets reposent sur l’étroite collaboration de dizaines de scientifiques et d’ingénieurs travaillant dans des universités et instituts publics de recherche en France et au Brésil, ainsi qu’en Suède et en Allemagne. Les recherches qui y sont effectuées sont multidisciplinaires et s’appuient en particulier sur la sédimentologie, la géochimie, la stratigraphie, la géophysique et la géotechnique. La première équipe scientifique de la campagne AMARYLLIS-AMAGAS est montée à bord du NO Marion Dufresne, le plus grand navire de la Flotte Océanographique Française, à Bridgetown sur l’île de La Barbade. Cette campagne est en effet découpée en deux parties (legs). Le leg 1 se déroule du 17 mai au 11 juin et se termine à Paramaribo au Suriname. Là, l'équipe scientifique change et le leg 2 se déroule du 12 juin au 3 juillet.
Le leg 1 a été organisé par Daniel Praeg, chercheur contractuel au CNRS, et Sébastien Migeon, professeur à Sorbonne Université, tous deux spécialistes en géosciences marines et rattachés au laboratoire Géoazur (Université Côte d’Azur – CNRS – IRD – Observatoire de la Côte d’Azur). Au cours du leg 1, l’équipe scientifique s’intéresse à deux thématiques principales :
- la présence de gaz dans les sédiments sous-marins : quelles sont les compositions de ces gaz ? D’où viennent-ils et comment se sont-ils formés ? Comment remontent-ils vers la surface du fond marin ? Quelles structures géologiques forment-ils ? Les géochimistes présents à bord souhaitent particulièrement pouvoir collecter des hydrates de gaz, du méthane capturé dans une coque de glace, mais nous vous en reparlerons plus tard.
- l’impact du gaz sur le déclenchement de glissements sous-marins géants (volume > 1000 km3) : Comment le gaz modifie-t-il la « cohésion » des sédiments sous-marins ? Quelles sont les conditions environnementales qui favorisent le déclenchement des glissements ? Ceci intéresse notamment le projet ANR MEGA qui implique beaucoup des participants du leg 1.
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, l’équipe scientifique et l’équipage du NO Marion Dufresne se relayent 24/24h durant les 27 jours du leg 1. Ils mesurent la profondeur du fond de la mer (bathymétrie) pour observer les « paysages » sous-marins, ils imagent la superposition des couches de sédiment déposées sous le fond de la mer (sondeur de sédiment), ils prélèvent de nombreuses carottes sédimentaires qui peuvent faire de 10 à 50 m de long, ils mesurent les variations de température dans les sédiments (flux de chaleur). Toutes ces données ont commencé à être traitées à bord. Les carottes sédimentaires en particulier ont été ouvertes et analysées à l’aide de nombreux outils présents sur le NO Marion Dufresne. L’analyse des données se poursuivra ensuite pendant les mois et années à venir dans les laboratoires respectifs des participants, une fois que les carottes seront revenues sur la terre ferme.
Continuer la lecture
Partager