Rennes (35), église Notre-Dame-en-Saint-Mélaine. Analyse archéologique du bâti du mur gouttereau sud de la nef et de l'amorce du mur gouttereau ouest du bras sud du transept, en amont des travaux de restauration
Résumé
Située sur une colline en bordure du centre-ville de Rennes, l’actuelle église de Notre-Dame-en-Saint-Melaine est un élément important de l’architecture rennaise. Servant aujourd’hui de centre paroissial, l’édifice était auparavant l’abbatiale d’un monastère dédié à saint Mélaine.
En prévision de travaux de restauration de l’abbatiale de Saint-Melaine, la ville de Rennes, sous conseil du Sra Bretagne, a commandé une prestation archéologique du bâti non invasive. L’opération s’est essentiellement concentrée sur le parement extérieur du collatéral sud de la nef et sa connexion avec le bras méridional du transept. Cette expertise limitée par une approche non destructrice a permis de mieux comprendre les états de construction ainsi que les principaux enduits appliqués sur cette partie du monument.
Malgré un manque de lisibilité relatif aux enduits, nous avons tout de même pu observer six étapes de construction différentes. En connexion avec le transept et en partie basse du collatéral, nous avons relevé plusieurs lambeaux de maçonneries pouvant évoquer un ou plusieurs état(s) antérieur(s). Ces derniers sont remplacés dans un second temps par une nouvelle élévation. Par la suite, l’ensemble du collatéral se voit ajouter cinq contreforts massifs, probablement associée à un élargissement de la base des maçonneries, afin de renforcer la stabilité de l’édifice. Durant une quatrième étape, cette partie de l’abbatiale connait plusieurs campagnes d’enduits : le principal revêtement est composé d’un mortier de chaux beige, très caractéristique par l’emploi d’une charge à forte granulométrie. Enfin, le collatéral sud est profondément bouleversé par l’insertion des cinq grandes baies à réseaux, probablement à une époque récente.