Abstract : There is, when a man remarries among the Songhay-Zarma of Niger, a specific ritual for polygamous marriages, called the marcanda, in which women, divided into " big " and " little " wives, engage in a verbal joust and then sing together. During this ritual, singers of captive descent sometimes perform saucy songs. They evoke what is never spoken about in everyday life: sexuality. In this paper I will analyze, from an enunciative and pragmatic perspective, the last song from a performance of thirty-two. This song is interesting for it leads to a quarrel that shows how norms are followed in these captive songs, even though they are transgressive, and how this transgressive space, while bound, is constantly renegociated.
Résumé : Au moment du remariage d'un homme, on observe - chez les Songhay-Zarma du Niger - un rituel spécifique aux mariages polygames, le marcanda, où les femmes, divisées entre " grandes " et " petites " épouses, se lancent dans une joute verbale d'insultes, puis chantent ensemble. Au sein de ce rituel, des chanteuses d'origine captives peuvent parfois venir chanter des chants grivois. Elles y évoquent ce dont on ne parle pas dans la vie quotidienne : la sexualité. Dans cet article, j'analyserai - sur la base d'une approche énonciative et pragmatique - le dernier chant d'une performance qui en totalise trente-deux. Celui-ci est particulièrement intéressant, car il débouche sur une altercation qui nous permettra de montrer comment ces chants de captives obéissent à des normes, bien qu'ils s'inscrivent dans la transgression, et comment cet espace transgressif, s'il est délimité, est sans cesse renégocié.