Le(s) commun(s) comme mode de production et comme principe politique : Enjeux d’une divergence théorique
Abstract
Mon intervention se propose de catégoriser les théories des/du commun(s) en trois groupes : les théories libérales (e.g., Ostrom, Benkler), les théories du/des communs comme mode de production (Bauwens & Kostakis, Hardt & Negri, Vercellone et al.), la théorie du commun comme principe politique (Dardot & Laval). Cette intervention interrogera les deux derniers ensembles de théories qui, à la différence du premier, considèrent qu’il est possible et souhaitable de dépasser le mode de production capitaliste.
Les théories du commun comme mode de production s’inspirent toutes, à différents degrés, de la théorie marxiste de l’histoire et abordent le(s) commun(s) comme un système socio-économique qui se développe au sein du capitalisme et pourrait le dépasser, de la même manière que le capitalisme s'est jadis développé sous le féodalisme avant de le faire éclater. A l’inverse, la théorie du commun élaborée par Dardot et Laval s’appuie sur l’œuvre de Castoriadis et présente le commun comme un principe politique qui irrigue certaines luttes et expérimentations contemporaines et pourrait inspirer une refondation des institutions politiques et économiques. Dans un premier temps, je rappellerai les critiques des théories des/du commun(s) comme mode de production que j'ai formulé dans ma thèse et qui m'ont amené à prendre partie en faveur de la théorie du commun comme principe politique dans ce travail. Dans un deuxième temps, je chercherai à dé-dramatiser l'opposition entre ces deux types de théories et à identifier les voies pour établir un dialogue fructueux entre celles-ci, dans l'espoir de contribuer au dépassement de leurs limites respectives.
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Intervention au séminaire Capitalisme cognitif - 14 juin 2023.pdf (268.3 Ko)
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